En attendant un album 100% Cabrel fin 2013, celui-ci offre une parenthèse lumineuse : une incursion dans le répertoire de Dylan. Opération pleinement réussie.
C’est une parenthèse qui a du sens. Un album de Cabrel adapté de Dylan, son idole depuis toujours. Un bel objet, aussi, sobre et discret, à l’image du poète d’Astaffort, si peu tapageur. En cherchant l’inspiration pour lui, le chanteur en panne a décidé de revenir à la source. Il n’a pas oublié que l’auteur de Like a Rolling Stone a agi comme un déclic pour lui lorsqu’il avait 14 ans. Il n’a pas oublié non plus qu’un autre Français avait déjà adapté Dylan dans la langue de Molière : Hugues Aufray. Parce qu’il est de nature pacifique, Francis a trouvé une autre voie, la sienne.
Puisant dans la grand catalogue des chansons de Dylan, il a refusé la facilité : en dehors des titres populaire comme It’s All Over Now, Baby Blue (Tout se finit là, Bébé Bleu) ou I Want You (Je te veux), il a opté pour des chansons méconnues comme You Ainn’t Going Nowhere (On ne va nulle part) ou Blind Willie Mc Tell (Comme Blind Willie Mc Tell). Ses traductions, toujours respectueuses, sont surtout des adaptations, tant l’exercice est périlleux, si l’on considère la richesse métaphorique de Dylan.
Oui, Cabrel s’est fait plaisir. Mais il a fait plus : il nous fait partager ses coups de coeur, faisant siens les messages de Dylan, toujours pleins d’une sagesse lumineuse. Mention spéciale pour Il faudra que tu serves quelqu’un (Gone Serve Somebody), qui va droit au coeur. Si l’interprétation de Cabrel contraste avec celle, plus percutante, de Dylan, l’album ne manque pas de caractère, en dépit de sa sobriété, qui traduit l’émerveillement de l’interprète face au modèle. Vise le ciel est un album intemporel qui donne le frisson, une trouée dans les nuages qui nous fait entrevoir le firmament.
COMMANDER LA BIO DE CABREL
21 novembre 2012
Catégories : Cabrel, Hugues Royer, musique . Étiquettes : album, Astaffort, Bob Dylan, Comme une femme, francis cabrel, Sony, Vise le ciel . Auteur : Hugues Royer . Comments: Laisser un commentaire