France Soir aime la bio de Cabrel

 

Vendredi dernier, les pages culture de France Soir ouvraient sur un article signé Patrick Olivier Meyer consacré à la biographie que j’ai écrite sur Francis Cabrel, et qui ne sort que mercredi prochain, le 3 novembre. Evidemment, quand on écrit un livre, ça n’a rien de désagréable qu’il soit bien accueilli. Je vous laisse découvrir cet article…

 

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LIVRE – CABREL RÉVÉLÉ AU GRAND JOUR

Actu France-Soir / Service Culture 29/10/10 à 05h03
Une élégante biographie consacrée au chanteur révèle ses mystères et ses paradoxes. Où l’on apprend qu’il pourrait ne plus enregistrer d’album…

Francis CabrelFrancis Cabrel© Sipa

Il s’est fait connaître du grand public à la toute fin des années 1970 avec ses cheveux longs, sa moustache et son pantalon en velours côtelé, en chantant Je l’aime à mourir. Comme un fantôme de la vague hippie. Une quinzaine d’années plus tard, son album Samedi soir sur la terre allait s’imposer au fil du temps comme le plus vendu en France, toutes catégories confondues (3 millions et demi d’exemplaires). Un record qui ne devrait pas être contesté de sitôt. Pourtant, on ne sait pas grand-chose de l’homme qui, lorsqu’il n’est pas en tournée, n’aime rien tant que de vivre retranché parmi les siens dans son village d’Astaffort, dans le Lot-et Garonne. Le journaliste et romancier Hugues Royer (déjà auteur du best-sellerMylène, toujours chez Flammarion) décrypte le phénomène Cabrel et sonde les mystères d’une personnalité complexe à travers un livre à paraître début novembre.

Le dernier disque ?

Et si Des roses et des orties, sorti en 2008 et écoulé à 800.000 exemplaires, était le dernier témoignage studio de Francis Cabrel ? « Sa sœur Martine est persuadée qu’il ne fera plus d’album, explique Hugues Royer. A chaque fois, c’est très difficile pour lui, il faut qu’il sorte de sa torpeur. Il ne s’est d’ailleurs pas remis au travail. Les tournées sont également une épreuve pour cet homme discret, réservé, qui a peur du contact. Sur scène, il peut apporter beaucoup d’émotions au public, mais dans la vie, il peut être distant, voire cassant. Il a un humour à froid qu’il faut savoir décrypter. »

La gloire et l’argent

Sa notoriété s’est construite progressivement. Après avoir participé dans sa jeunesse à plusieurs télécrochets avec sa sœur dans le Sud-Ouest, Cabrel a gagné le droit d’enregistrer une première chanson, Petite Marie, en 1974, en hommage à sa femme Mariette. Mais son premier album n’a pas du tout marché. « C’est avec le deuxième, Les Chemins de traverse, en 1979 qu’il connaît le succès in extremis. En 1989, c’est la consécration avec Sarbacane. Mais issu d’un milieu modeste, pauvre – grands-parents immigrés italiens et papa employé dans une biscuiterie –, il est très mal à l’aise avec le succès et l’argent. Après Sarbacane, il a même déprimé. En fait, plus ça marche, plus il s’enracine, un peu comme Ferrat. C’est aussi quelqu’un de généreux qui a donné beaucoup d’argent à son village. Il a par exemple aidé à la création d’une salle de spectacles de 700 personnes et en 2009, un de ses concerts a permis de rassembler plus de 91.000 € au profit des sinistrés de la tempête Klaus. »

A Astaffort…

C’est l’un des plus beaux paradoxes de Francis Cabrel : l’une des figures incontournables de la chanson française depuis plus de trente ans vit toujours à Astaffort. « Il doit être le seul chanteur à vivre dans le village où il a grandi et où il s’occupe de ses vignes. A Astaffort, c’est comme s’il n’était pas là. Tout le monde lui fiche la paix. Personne ne le prend pour une star. Au début de sa carrière, il a vécu une dizaine d’années en région parisienne, c’était une catastrophe. Il déteste la ville, la pollution. C’était un écologiste avant l’heure. »

… et en famille   

Il vit avec sa femme Mariette et leurs trois filles : Aurélie (23 ans), Manon (20 ans) et Thiou (adoptée au Vietnam il y a cinq ans). « Il est aussi très proche de sa mère qu’il appelle tous les jours. Sa sœur dit qu’il adore être entouré de femmes. A travers ses textes et ses chansons, on pourrait penser que Mariette est quelqu’un de doux et d’effacé, pas du tout, indique Hugues Royer. Elle a un caractère très fort, elle est très organisée, c’est elle qui gère tout à à la maison. Son frère est aussi très présent et l’aide à différents niveaux, notamment avec ses vignes. »

Moustache

Timide et réservé, le jeune Francis se planquait derrière ses cheveux longs. Pour son service militaire, obligé de se raser la tête, il décide de se laisser pousser la moustache. « En 2003, pendant le repas de Noël, il s’absente, part se raser et quand il revient dans la pièce, personne ne remarque rien ! Mais il a vaincu sa timidité. C’est une vraie libération, une victoire sur lui-même. Et puis il détestait la parodie des Guignols, « la grand-mère à moustache », ça le faisait souffrir surtout à cause des moqueries dont ses filles étaient victimes à l’école. »

Cabrel, d’Hugues Royer, Flammarion, 19, 90 € (sortie le 3 novembre).

Le duo avec Ben Harper sortira en single

 

Un single, deux duos et bientôt un album : Mylène n’a jamais eu une actualité aussi chargée !

 

Elle était absente, elle va être omniprésente ! Alors qu’on vient d’apprendre que le duo qu’elle forme avec Ben Harper serait le premier single destiné à lancer l’album hommage au groupe INXS, force est de constater que cette actualité chargée risque de brouiller le message farmerien de cette fin d’année. Alors que Mylène s’apprête à sortir un album, pour la première fois deux singles seront quasiment en concurrence (« Never Tear Us Apart » est envoyé aux radios le jour de la sortie physique de « Oui mais… non »). Et tout pourrait encore se compliquer lorsque sortira l’album de Line Renaud, dont certains extraits du duo « C’est pas l’heure » ont déjà fuité… 

Déjà, en 2005, le duo avec Moby (« Slipping Away ») avait quelque peu perturbé l’exploitation de l’album « Avant que l’ombre… » Alors, certes, les fans sont anges : ils ne savent plus où donner de la tête. Mais ce calendrier chargé ne risque-t-il pas de compromettre l’efficacité du plan marketing de « Bleu Noir », l’album attendu pour le 6 décembre ? Ou, en tout cas, l’affaiblir l’impact de « Oui mais…non », censé installer le nouveau son Farmer ? C’est ce qu’on peut redouter en constatant que dès sa deuxième semaine d’exploitation, « Oui mais… non » a déjà dégringolé dans le classement des titres les plus téléchargés .

 

Quand Mylène révolutionne son image…

 

Nouvelle coupe de cheveux, nouveau son : c’est une révolution !

 

 

Sa caricature, un candélabre dans une main, un mouchoir dans l’autre, et cette voix qui s’étire comme une plainte, la chanteuse entend bien lui tordre le cou. De ce point de vue, son huitième album, Bleu Noir, s’annonce comme une petite révolution. On s’en souvient, Mylène avait commencé sa carrière par une comptine licencieuse, Maman a tort, concoctée par Jérôme Dahan et Laurent Boutonnat. D’une certaine façon, il y a une réelle parenté de ce premier tube avec Oui mais…non, qui marque un nouveau départ, et reflète bien l’état d’esprit de la star, désormais plus conquérante que prompte à s’apitoyer sur son sort.

Epanouie sur le plan personnel et comblée sur le plan professionnel, Mylène veut que son album soit le reflet de cette jubilation communicative. Le clip de Oui mais… non devrait d’ailleurs confirmer ce changement d’image : selon plusieurs sources, il s’agirait d’une chorégraphie avec plusieurs danseurs…

 

Bordel consacré à Desproges : c’est parti !

Le nouveau Bordel est uniquement en vente dans les bonnes libraires.

 

Pour célébrer Desproges, le meilleur moyen était de ne surtout pas lui rendre un hommage qui aurait coïncidé avec l’anniversaire de sa mort, par exemple. Trop convenu. C’est la bonne idée qu’a eue Stéphane Million, l’éditeur de la revue Bordel. Réunis dans un même volume certifié label Rouge, trente-deux écrivains ont livré chacun une nouvelle, et le tout forme une foisonnante évocation de la pensée iconoclaste du seul humoriste qui n’a jamais consenti à s’abaisser pour faire rire ses contemporains. Même si, bien sûr, ce cher disparu n’est parfois qu’un prétexte aux plus délirantes divagations.

Parmi les signataires de cette livraison réjouissante : Jérôme Attal, Louis Lahner,  Bénédicte Martin, Christophe Rioux, Pierre Vavasseur, Denis Parent, Philippe Di Folco, ou encore Hugues Royer – tiens, ce nom me dit vaguement quelque chose. La plupart se sont retrouvés le jeudi 21 octobre, à l’occasion d’une lecture publique, dans le sous-sol d’une librairie parisienne, où il semblait que l’esprit de Desproges avait élu domicile. Etonnant, non ?

La première fois sans Laurent Boutonnat

Après une collaboration de vingt-six ans, les routes de Mylène et Laurent se séparent…

La formidable carrière de Mylène n’aurait pas existé sans lui, elle l’a reconnu maintes fois. Et pourtant, il est le grand absent du prochain album de la star. Occupé à un nouveau projet cinématographique, Laurent Boutonnat n’a composé aucune des chansons de « Bleu Noir », ce qui marque un tournant radical dans le parcours de la chanteuse, et même une véritable révolution. Une prise de risque maximale, à un âge, 4ç ans,  où tant d’artistes ont déjà abandonné le ring.

Que Mylène puisse exister sans Laurent peut sembler impensable… Et pourtant, c’est elle qui, forte de son triomphe au Stade de France, a décidé de faire le grand saut. Dans sa position, à cette hauteur, rien n’est impossible. Alors elle a contacté son ami Moby, mais aussi RedOne, qui était déjà fan de son univers, ainsi que le leader du groupe pop-électro Archive.  Et ils ont dit oui ! A-t-elle pour autant tourné la page Boutonnat ? Pas si sûr… Car il se murmure déjà que, dans la perspective d’une tournée en 2013, Laurent Boutonnat pourrait opérer son retour dans la conception du spectacle. En attendant, il va être passionnant d’observer si ces deux-là, si liés dans la création, sont capables d’exister un peu l’un sans l’autre…

 

 

Un huitième album intitulé Bleu Noir

 

 

L’oxymore est souvent une invitation à la rêverie. Quand Bashung avait intitulé son dernier album « Bleu pétrole », il avait créé un signifiant étrange et intrigant. Avec « Bleu noir », Mylène Farmer suit un peu le même cheminement. L’association de ces deux couleurs distinctes, l’une étant dévolue au jour, l’autre à la nuit, semble dessiner les contours d’une âme qui touche à un point d’équilibre. Sans doute n’est-on pas loin de l’état « Point de suture » caractéristique du dernier album, qui résonnait déjà comme une forme de rémission par rapport aux maux décrits dans les albums antérieurs. 

En-deçà de ces références cosmiques, c’est la première fois que Mylène choisit pour titre d’album une marque déposée. « Bleu Nuit », en effet, désigne un authentique espace lié à l’art du tatoo, situé dans le 18ème arrondissement de Paris – c’est évidemment une référence à la couleur de l’encre. Selon toute probabilité, d’ailleurs, l’habillage de l’album sera placé sous le signe de ces idéogrammes stylisés utilisant le corps comme support, la chanteuse ayant réalisé une séance photo sur ce thème avec la complicité de son coach et ami Hervé Lewis. On sait le goût de Mylène pour les dessins et les mots : alors l’irruption des tatoos dans son imaginaire n’a rien d’incongru. Ils confirment eux aussi l’évolution de l’artiste vers davantage de légèreté. Si le tatouage, par définition, est indélébile, le tatoo, en revanche, est éphémère. Voilà qui semble augurer que l’album lui-même n’engendrera guère la mélancolie…

Jérôme Dahan n’est plus…

 

Avec Laurent Boutonnat (à gauche), Jérôme Dahan avait été l'un des artisans des débuts de la carrière de Mylène...

 

Sans « Maman a tort », Mylène Farmer aurait-elle fait la carrière qu’on lui connaît ? Ce qui est certain, c’est que sans Jérôme Dahan, la chanson n’aurait pas existé. Cet ami de Laurent Boutonnat, qui va organiser le casting permettant de « recruter » Mylène pour interpréter ce titre, est donc bien à l’origine, en 1984, de la carrière de celle qui n’est pas encore rousse. On lui doit en partie la musique et, surtout, les paroles, de cette comptine licencieuse dont le thème a été imaginé en communion avec Laurent Boutonnat. Par la suite, pourtant, l’échec du deuxième single, « On est tous des imbéciles », et l’entrée en lice de Bertrand Le Page vont peu à peu éloigner Jérôme de l’écurie Farmer-Boutonnat. 

Le lundi 11 octobre, Jérôme Dahan s’est éteint des suites d’une longue maladie contre laquelle il luttait depuis des années. Cet artiste multi-talents avait connu, il y a quelque temps, une rémission qui lui avait permis de s’investir dans de nouveaux projets. Même s’il ne faisait plus partie des proches de Mylène, celle-ci lui avait discrètement rendu visite il y a plusieurs mois. Il a été enterré le 15 octobre, en présence de sa famille et de ses amis proches. La chanteuse ne s’est pas déplacée. Elle n’a pas non plus fait envoyer de fleurs. Heureusement, je suis certain que tous ses fans auront une pensée pour Jérôme…

Y aura-t-il un album Farmer avant Noël ?

 

Comme toujours, Mylène prend plaisir à faire durer le suspense...

 

La question fait débat ces temps-ci. Un communiqué officiel d’Universal a semé le doute dans l’esprit des fans. Et pourtant, selon toute vraisemblance, le huitième album studio de Mylène Farmer devrait bien sortir avant Noël. Alors pourquoi la maison de disques entretient-elle le suspense ? Seulement pour attirer l’attention autour du single, « Oui mais… non », véritable rampe de lancement pour le retour de la star.

Puisque Mylène ne revient pas en annonçant une tournée imminente, comme c’était le cas pour vendre l’album « Point de suture » (rien n’est programmé pour 2011), son staff compte sur l’effet d’annonce, la collaboration avec des pointures musicales branchées, dont le producteur de Lady Gaga himself, pour susciter un désir autour d’elle. Cette fois, la star mise sur un tube pour optimiser les ventes de l’album à venir. Un pari risqué, mais Mylène aime le risque…

Quel clip pour « Oui mais… non » ?

 

D'après des sources proches de l'artiste, le clip, déjà en boîte, sera diffusé "début novembre". Alors, superproduction ou vidéo maison? Telle est la question...

 

C’est toujours un moment spécial. On connaît la chanson, on la réécoute, et on imagine des images qui vont la fixer dans nos mémoires. On le sait, si « Oui mais… non » est un titre calibré pour cartonner, son destin dépendra aussi du clip qui va l’accompagner. Court métrage à la « Libertine » ou simple écrin à la « XXL », on ignore encore tout de cette vidéo. Ce qui semble acquis, c’est qu’elle aurait d’ores et déjà été tournée. Au moment où vous lisez ces lignes, quelqu’un est en train de procéder à un montage qui devrait être validé ces jours-ci par Mylène elle-même. Et la première diffusion aura lieu, selon le Twitter de Pascale Nègre, « début novembre ».

Et là, j’ai envie de vous donner la parole. Quel scénario imaginez-vous pour « Oui mais… non » ? Toutes vos idées, même les plus délirantes, méritent d’être lues…

Zoom sur l’album de Zazie

 

 

Elle voulait faire un album différent, mais finalement on la retrouve, fidèle à ses thèmes, avec cette voix sur le fil qui déchire l’âme. On retrouve aussi ce qui agace chez elle, ses thématiques faciles et consensuelles, comme dans « L’Amour Dollar » ou même « Etre et Avoir », ce côté donneuse de leçons qui m’irrite un peu. Quand elle quitte les généralités, elle touche davantage . Ainsi, « Les Pieds nus », autoportrait d’une femme qui danse sur sa misère, s’impose avec une simplicité proche de l’évidence. La sincérité affleure également dans « Chanson d’amour » où, sans agressivité, elle fustige ceux qui, au plus fort de la crise économique, ont tout fait pour « Sauver les banques / Pas les gens ». 

Elle fait mouche, également, quand l’humour l’emporte sur l’esprit de sérieux. C’est le cas avec le joli « Pas que beau », où la chanteuse multiplie les jeux de mots dans lesquels elle a toujours excellé – parfois jusqu’à l’overdose. Le duo avec son compagnon, Philippe Paradis, collaborateur inspiré du projet, est un clin d’oeil décalé à souhait : il met en scène deux partenaires qui ne sont franchement pas sur la même longueur d’onde.

Mais, surtout, je la préfère en observatrice subtile des vibrations du coeur. De ce point de vue, « Polygame » est sans doute le titre le plus réussi de l’album. Avec une vraie maturité, l’artiste semble avoir fait le deuil du grand amour  – « Le coeur est polygame / Fidèle au changement. » « C’est pas la faute des océans / Si les hommes plongent leurs rêves dedans », écrit-elle encore dans « La Place  du Vide », un magnifique duo avec Aaron. On ne pourra également que craquer en découvrant « Tout va bien », un autre duo sur la douleur de la séparation, où elle fait chanter sa fille des notes difficiles – Lola est sacrément douée ! 

Ce qui rend l’album agréable, c’est le côté « chansons faites à la maison », le côté « on fait de la musique comme on respire ». Il y a une évidence, rien n’est forcé, on sent l’amour de la musique et des êtres davantage que celui des machines à produire le son. Ce côté artisanal séduit dès la première écoute. Il faut aussi saluer le projet ambitieux et totalement dingue d’une artiste vraiment à part dans la chanson française.