Collaboration Mylène/Muse : hélas, c’est non…

C'était un rêve, il y a peu de chances pour qu'il devienne réalité...

C’était un rêve, il y a peu de chances pour qu’il devienne réalité…

Avec l’album Bleu Noir, Mylène a élargi son horizon musical. Au point de rêver d’autres collaborations. Fan de Muse, elle a eu l’occasion d’entrer en contact avec Matthew Bellamy. En lui disant son admiration, s’est-elle entendu répondre un « pourquoi pas ? » au sujet d’une éventuelle collaboration ? A-t-elle pris son désir pour une réalité ?

En tout cas, la rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre après la tournée « Timeless 2013 ». TF1 l’a annoncé comme un fait acquis et j’y ai cru moi-même, je l’avoue. Ne voyant pas au nom de quoi une telle collaboration serait impossible. Une star du calibre de Mylène semble pouvoir avoir accès à des opportunités uniques.

Comme d’autres, j’ai voulu y croire. Au point de ne pas prêter attention aux sources qui me disaient : « Rien n’est commencé, l’album n’est même pas en chantier. » Je me raccrochais au rêve de Mylène. Et j’en avais envie aussi pour elle. A l’automne 2014, en revanche, j’ai commencé à douter sérieusement. Dans l’entourage de Mylène, on prétendait avec insistance qu’aucun retour dans les bacs n’était annoncé ni pour 2014 ni pour 2015.

Chaque fois, je me heurtais pourtant à l’impatience des fans. Ils me posaient la question et semblaient désorientés quand je leur répondais que Mylène ne travaillait apparemment pas encore sur son prochain album. Les déclarations du batteur de Muse ont hypothéqué ce rêve. Il y a peu de chances, avouons-le, que cet album existe un jour. Ce démenti, ce « Mylène qui ? » peu  amène jette un froid dans la communauté des fans. Je me sens moi-même embarrassé, coupable d’avoir entretenu cette illusion.

Si j’ai souvent annoncé des faits qui se sont avérés exacts durant ces dernières années, cette fois je me suis trompé. Avec sincérité. Mais trompé quand même. Et je voulais présenter mes excuses à ceux des fans qui éprouvent une telle impatience à voir Mylène revenir qu’ils en oublieraient presque parfois de prendre soin de leur vie.

Promis, Mylène reviendra. Mais pas tout de suite. Pas trop vite…

Spécial Mylène Farmer : l’interview sur RTL

Pour le retour de Mylène (en librairie), l'émission

Pour le retour de Mylène (en librairie), j’étais l’invité, hier soir, de Sidonie Bonnec et Thomas Hugues dans l’émission « La curiosité est un vilain défaut », en direct sur RTL. Ecoutez le replay grâce au lien ci-dessous…

http://www.rtl.fr/culture/medias-people/detective-prive-mylene-farmer-et-gael-monfils-dans-la-curiosite-7778356568

« In Extremis » : l’album de Cabrel à écouter d’urgence

Le sourire est devenu plus grave, mais le talent est intact.

Entre la couverture de sa biographie et la pochette de son CD, le sourire est devenu plus grave, mais le talent est intact.

Sa sœur Martine m’avait confié qu’après Des roses et des orties il ne pourrait plus écrire d’album. Elle avait tort. Cabrel a mis le temps, sept longues années, mais il revient avec In Extremis, un album sombre et délicat, à son image. On y retrouve les marottes habituelles du chanteur, sa méfiance vis-à-vis des politiques, orateurs prêts à tout pour un peu de pouvoir. « Je ne pense qu’à vous / Je ne pense qu’à vous plumer, je l’avoue », fredonne le chanteur dans Dur comme fer, qui ouvre l’album. Une fois encore, Cabrel, le troubadour aux origines modestes, se place du côté des pauvres. « Si le ciel doit se renverser / Ce sera sur nos toitures percées », chante-t-il dans Pas si bêtes, titre qui dénonce le cynisme des puissants face aux crises et autres catastrophes naturelles qui s’annoncent.

Le premier frisson vient dès le deuxième titre, A chaque amour que nous ferons, qui s’achève par une déclaration de toute merveille offerte à la femme aimée : « Le jour qui se lève vient de toi ». Un secret murmuré à l’oreille comme une confidence. Jamais, sans doute, Cabrel n’avait mêlé avec autant de raffinement sensualité et sentiments. Dans Azincourt, le chanteur se fait peintre et historien, ressuscitant cette bataille médiévale pour pointer la folie barbare des hommes. Dans In Extremis, il évoque sa langue régionale, vouée à la disparition, avec une ironie savoureuse qui lui fait dire, parlant de son terroir natal : « On voit quelques oiseaux encore / Mais grosso modo ça ne se fait plus ».

Plutôt attendu, l’hommage du poète à Nelson Mandela dans Mandela, pendant ce temps.  Le grand homme est croqué en ces termes : « Dans me monde qu’il imagine / pas une couleur ne domine », thématique qui semble prolonger le titre Des hommes pareils, sur son album prcédent. Cabrel surprend davantage en consacrant une chanson à Jésus, le héros de son éducation catholique. Dans chaque cœur est un titre pudique où, sans dire sa foi, le poète d’Astaffort montre l’homme crucifié pour avoir répandu un message d’amour.

Avec Partis pour rester, le chanteur réussit l’exploit d’aborder le temps qui passe, l’inéluctable dégradation des corps malgré « les potions et les crèmes », sans verser dans le pessimisme. « On est tellement bien ici », fredonne cet hédoniste viscéralement attaché aux plaisirs de sa vie provinciale.

Si le musicien rend hommage à la musique dans deux titres, imaginant dans La voix du crooner celui qu’il aurait pu être s’il n’avait pas rencontré un succès aussi prodigieux ou invoquant ses maîtres dans Les fontaines du jazz, c’est une autre chanson, qui, à mon sens, restera la perle rare de l’album. Les tours gratuits racontent la détresse d’un père dont les filles ont grandi à partir du spectace d’un manège qu’elles ont déserté. « Et déjà je vous regrette, manèges de jardins / Où les enfants voyagent et ne vont jamais loin. » Une manière de boucler la boucle commencée avec Sarbacane, qui saluait la naissance d’Aurélie, petit bout de femme devenue grande.

Les temps ont changé, les cernes se sont creusés, la nostalgie a remplacé l’exaltation, mais Cabrel a gardé l’essentiel : son exigence intacte d’offrir aux public de véritables petits bijoux de poésie.

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